dimanche 18 janvier 2009

Rencontre sur la plage



Des jambes assassinent, des bras comme des aiguilles, elle est la tarentule du soir. Un regard, un éclat dans l'ombre et tout s'illumine vous filez droit avec le sourire comme un moustique sur la flamme d'une bougie.
Le soir se couchait délicieusement sur Nice jouant à cache cache à travers la dentelle des feuilles de palmier le soleil blond s'étendait sur les formes voluptueuses des collines qui touchaient la plage. Au bas raisonnait un groupe de jazz au piano bar. Le Negresco ce soir avait une odeur d'égout et cela avait quelque chose d'agréable devant la morne danse de cet océan de larme qui tremblotait devant ces réjouissance d'un soir qui s'annonçait prometteur. Voyant cela je file en toute hâte sous ma douche pour me préparer au grand soir.

"Toc, toc,toc " "Monsieur !" ...
Qui est ce encore, je vais être en retard. Mais en retard de quoi ?
" Monsieur"
L'En... continuait de tripoter ma porte quand de lassitude je vins me traîner jusqu'à lui
"OUUUi !"
"Monsieur, et bien excusez moi de vous déranger mais une personne m'a remis ceci pour vous."
"Une personne, mais qui ?"
"je ne sais pas elle ne m'a pas laissé son nom"
L'immense hall d'entrée du Negresco avec son lustre d'une tonne de cristal était en effervescence, la baronne Lustrie de Lanssac venait d'arriver suivi de sa garde robe qui défilait sous le regard imperturbable des gardes suisses multicolores dans un brouhaha de crissement de roulettes et de talons aiguilles.

Une à une elle les plantera comme des aiguilles à tricoter au fond de mon âme dans une pelote de laine dont elle fera une écharpe ne laissant pas un seul fil pour les longues soirées de ses hivers, tandis que les miennes je les passerai à grelotter.
Je me répétais ces quelques vers avant de connaître la suite des mes longs ennuis.

samedi 17 janvier 2009

Assiette Beaujolaise.



Je trempe ma fourchette dans mon plat de
saucisson pistaché tentant vainement de piquer la peau que
je ne parviens qu’à peine à effleurer, de cet hymen bouilli
qui flotte dans l’assiette comme un cordon ombilical mal
coupé. Au fond un petit pâté de pomme de terre me
rappelle les gratins de ma mère, le four à pain en brique et
le crépi des années soixante-dix dans la salle à manger. La
nuit recommence à taper aux vitres avec son cortège
d’oubliés. Dans le silence des allées, chacun cherche
l’inspiration à sa vie, d’aucun s’en étourdissent d’autres se
noient dans les murs. Préciosité que d’être l’intérêt même
superficiel de quelqu’un. La finesse est un tel trait de génie
qu’elle peut même être guetté dans nos lourdeurs. Dehors
le caniveau grossit au fur et à mesure que la nuit tombe
seuls les pas sont là pour nous rappeler la dureté de la vie,
mais n’est ce pas celle de nos idées. Ce qu’il y a de
pernicieux dans les idées c’est qu’elles nous éclairent
comme nous assombrissent. Ah ! si seulement nous avions
un guide qui nous permette de zig zaguer sans jamais
tomber. Un guide qui nous permette de voir plus loin que
notre science nous le permet, un guide qui nous permet de
voir le jour se lever derrière la nuit, un guide qui toujours
ou que nous soyons soit toujours avec nous si tant est que
nous nous tournions vers Lui ...
Épouvantable silence dans lequel nous entendons nos
souvenirs hurler de ne pas les oublier. Je regarde ma
montre, il est … l’heure de rentrer. Le froid vif me saisit,
dans la nuit noire qui vomit, je fixe ce ciel sans fin et peu à peu
apparaissent une à une les étoiles et leurs écris. Les
constellations, écriture des anges, les frêles et
imperturbables rayons de lumière nous guident depuis des
millénaires déjà là avant nous, ils en savent d’avantage
qu’une vie ne saurait en connaître. Ils brillent pour qui sait
les regarder, ils sont là même quand les étincelles du jour
nous aveuglent, toujours là que nous le sachions ou non,
ils sont là. Je remonte mon col et bois une gorgée d’air
glacé en trottinant pour mieux me contempler. En face
telle une gondole vient cahin-caha un personnage les deux
chagrins fichés dans ses poches se regardant dans les
vitrines pour s’assurer de la validité de sa tristesse n’y
croyant plus lui-même tant elle est oubliée. Quelque part
dans une autre rue sombre, elle se dandine pour se rappeler
le temps où elle plaisait au monde entier avant qu’il ne la
couvre de son chagrin. Tout est éteint c’est à tâtons qu’il
faudrait se retrouver mais elle ne pense à rien d’autre que
son passé laissant là ses erreurs futures. Au loin la nuit, le
caniveau et la rue s’enfuient déjà le jour à nouveau
bruyamment pointe à l’horizon.

Bouche bée


!

mardi 13 janvier 2009

Enfin seul ! ?



L'asphalte noir défilait dans ma mémoire, tout n'était que fumée et vieil espoir, je me rendais compte que désormais ce qui me réjouissais n'était plus la venue, mais le départ des gens. Plus je les aimes moins je veux le voir. Et après au delà qu'y a t'il ? quand il n'y a plus l'homme qui prend toute la place que reste t'il ? que reste t-il quand l'essentiel s'en va ? l'Essentiel !
Les femmes nous font découvrir comme oublier l'amour. Ce dangereux venin dans le quel on se roule et qui vous absorbe tout entier pour vous expulser plus loin, là bas quelque part dans la lande, ou au milieu des marécages brumeux. Là où elles vous oublient. C'est leur façon à elles de tuer, l'oubli. Lent et certain, lâche et coquin, l'oubli. Elle vous dévore toute la joie et puis elles s'en vont au loin voler vèrs d'autres rivages tandis que la marée monte et enseveli tout ce qui reste ici bas.
A quoi ressemble un homme quand il est abandonné ? A une femme tellement il se déteste. La solitude c'est le prix de la tranquillité.