mardi 16 décembre 2008

Lola les larmes


Pleurer en riant, geindre en adultant, être en souriant puis tout à coup le story est baissé plus rien, absence de tout. Interdit d'être heureux dans leur imagination, tout glisse tout passe, tout casse, on se surprend à aimer ça, cette vitesse de plaisir qui ne se mesurait qu'au sourire de l'autre et à la tristesse de notre visage. Esclave d'un monde imaginaire Maya est là sous tous ses visages qu'il nous fait imaginer, enchaînés à notre plaisir interdit de toute réflexion autre que celle de notre pauvre apitoiement. J'en étais là de tous ce glapissements, tournant les talons à ce sordide troquet où je ne venais de me réfugier pour retrouver les interminables cuisses de Lola et vomir mon ignorance de cette espèce, la ruelle noire me paraisait tellement plus délicate et attentionnée que toute l'indifférence de sa froide absence qui révèle si bien l'absence de vie de ce corps imaginaire. Les pavés noirs sur lesquels glisse le pétrole noir satiné de la nuit noyée dans cette tamise boueuse des cheveux de Lola, toute cette glaise tien enfin chaud. Les dalles noirs gatées de la rue sourient à pleines dents sur ma pitoyable vision de la réalité inventée par mon pauvre désir de plaire, de lui plaire à elle qui n'est pas, qui n'est plus, qui n'était pas, qui ne sera plus, je tends les mains tremblantes vèrs une réalité qui s'enfuit pour attraper une dernière miette d'humanité mais il n'y que de l'air c'est fini. Finit les jolies joues de Lola entre mes mains, finit les jolis jour de Lola entre d'autres il faut que l'alluçinnation s'arrête que je me désintoxique de ce cauchemar que j'appelle mon bonheur. J'ai connu trop de femmes merveilleuses pour en apprécier une seule aujourd'hui. Trop vécu avec le même homme tous les matins dans la glace pour laisser une seule femme venir planter ses ongles dans mon âme.

vendredi 12 décembre 2008

Le chevalier à la marguerite



Sur la porte il avait l'air merveilleux de sa tenue argentée, cloué de flèches il était resté là accroché dans cette cité merveilleuse qu'il avait tant défendu pour qu'elle ne soit envahie. L'immense porte cloutée qui ferme doucement la clôture de pierre bosselée s'élève à deux hauteur d'homme sur l'herbe folle.
"Attaquez" le cri raisonnait dans l'air marin de la cité, Le corps de Nolwen ondulait dans le lointain tandis que les flèches volaient tout autour, chacunes destinées à chacun. Abaisssant son casque Nol gonflat sa poitrine face à la mort environnante et plongeat dans la bataille de tout son corps "qu'il soit fait suivant ta Volonté Seigneur la foi est mon bouclier !" raisonna dans son armure brillante sur laquelle glissait les flêches. Le Lion était son emblème, la rage son coeur, l'amour sa raison.
Le matin il avait fait serment de ne point reculer, devant Dieu. Jamais il ne pourrait reculer, ni ses faiblesses, ni ses désirs ne viendraient désormais le gêner comme auparavant car il avait la chance de commencer la bataille. Se reprennant sur lui même il n'en croyait pas ses yeux d'avoir autant de force en se battant. L'honneur est le meilleur des alliers. Aucun plus que lui ne peut nous aider à se battre. Prenant par la gorge l'ennemi et d'un bras fort le serrant il n'a que sa pitié pour l'épargner celui qui le fera de sa faiblesse payera lui et tout son peuple. Marchant sur son cadavre, dehors il enjambe la mort d'un trait survolant la peur sans qu'elle lui touche les entrailles. La pluis de flêches terrasse tout le monde sauf les tueurs de dragon. Philippe regarde son bouclier et sous la foi marquée de lettres d'or contemple la bête pointue en caressant sa barbe, "ma foi nous vainqurons de ces païens de musulmans". Au loin se dessinat la Ville.
Il se resouvenait de la tenture de la salle d'hôtes de sa demeure, quant les ombres de sa belle danseuse carressaient les murs lui donnait maintes occasions d'amour. Ici l'amour s'envoyait par flêche et crevait le coeur de qui s'abandonnait à elle. Montjoie ! Montjoie ! reprenait en coeur les fidèles compagnons. A coup de hache la pore Lion venant de céder devenait un promontoir à tous ses fiers guerriers qui grimpaient de hache en hache sur les fortifications détruisant les dernières hésitations. Renier la présence de Dieu en imaginant que qu'Il n'est pas venu à nous par Jésus c'est renouveller le pécher d'Adam et ça il ne voudrait même pas l'en entendre l'écho pour ne pas sombrer.

samedi 29 novembre 2008

Un Roi sur un Trône Endormi


Au musée

Le fond flou et informe s’évapore peu à peu de mes
yeux.
Toute cette vie d’artifices que le peintre imprime
si bien dans sa toile défie le temps plus sûrement que la
mémoire de nos contemporains qui toujours ont la
fâcheuse tendance à s’engouffrer dans un passé
lointain qu’on appelle l’oubli. Fier comme un
mousquetaire, j’haranguais la toile de toute mon
incompréhension prêt à la pénétrer comme un
Fontana, un Burri en folie. Promis un jour je ferai
semblant de comprendre juste histoire d’énerver.
Les longs couloirs blancs de la clinique du Moma de
stE s’étendaient interminables jusqu’au plafond où
même les murs n’osaient aller. L’art aujourd’hui s’est
d’oser hésiter. Elle est là, elle déblatère son si humble
discours d’histoire de l’art qui dit toujours la même
chose « t’es vraiment con de ne pas y avoir pensé à
l’universalité de la causalité du poil de pinceau dans
l’œil de l’artiste ». Ébahit, je la regarde un rien
admirateur déballer de sa douce langue tous ces
mots qui auraient pu être les miens en prenant tout
cela au sérieux. Du sérieux, je n’en ai plus du tout pour tout
cela aussi décidais-je sur le champ de tourner les
talons qu’elle n’avait pas et de m’enfuir avec mes
basquettes comme un lâche pour voir dans la salle à
côté si j’y suis et elle avec.
Grand n’est pas le terme, immense serait plus exact
là devant moi, lové contre un mur, frémissant à peine
de la durée de ses jours, peinte et vieillit pour moi, un
immense cloaque de marron terre, de beige, de bleu
coulé de rouge, rayé de noir par un diamant
gourmant tournant d'un 45 tours des années quatre
vingt, sculpté par un Cros Magnon, enfin en un mot
"THE" tableau accroché là comme au cimetière dans
ce musée Panthéon de la lumière où dans le faux
noir d’une salle aux néons blafards on vient vous
expliquer ce qu’est la lumière ! Si les tableaux ne sont
pas faits pour être accrochés dans un salon comme
disait Picassiette, ils ne le sont pas plus pour nous
traîner dans un musée pays des boutonneux refoulés
par les PC déchaînés. Débitant là ma prose rageuse baignée de
vitriole, j’attendais mon breakfast avec Tiffany, en
vain.
Coulant de verre en toile, de plaque en tôle, rien n’y
faisait dans le caveau de mon cerveau traînaient
toujours de longs … à pied.
Les deux œuvres accrochée au bout de mes jambes
sans fin me captivaient tandis que le bling-bling de la
caisse enregistreuse raisonnait en sonnant la fin de
la récréation, je me retrouvais seul sur le parvis
comme j’y étais entré, dans le vent froid et pluvieux
sous cet océan de nuages gris indifférence. On est
quand même content d’y être allé et surtout d’en être
sorti.

La Coupure


Les yeux rivés sur la Lumière se détournant des flammes
qui l’entourent n’ayant pour seul espoir que ce qui dure et
non plus ce qui est.
Elle ouvrit la porte se retourna un instant sur les cendres
sombres de ce passé si rougeoyant qui avait vu ses joues
s’empourprer si naturellement. Ici elle avait tant aimé, ici
elle avait vécu, elle s’emmitoufla dans la nuit et disparut
d’un sourire résigné sous un réverbère au coin de la rue.
Ce qui se passe en haut des cuisses d’une femme se passe
dans la tête d’un homme. Après les "non pas ce soir" il
s’était retiré avec l’ombre de l’oubli, seule une larme
témoignait de son passage de sa maigre existence qui avait
causé tant de tracas qu’elle n’avait pu s’y abandonner,
dégingolant sur le trottoir noir de son oubli.
Tout autour grisés de leur existence tels des cafards
apeurés par la lumière de la conscience, les voisins,
indifférents, courent et gigotent dans leurs salons autour de
la grande soirée télévisée. Vissés sur leur siège, c’est déjà
tout un exploit de se lever. La bouche entrouverte, ils
gobent le vomi que des inconscients comme eux veulent
bien y ravaler. Trottinant dans le caniveau que forme la
rue sombre en bas, l’âme triste de ce personnage a retrouvé
la morne existence d’une personne in-aimée.
Les ors des stucs, les fers des piques sur leurs balcons
seuls observent, pétrifiés, cet épouvantable spectacle d’une
modernité abandonnée. Où est-il le beau futur tant désiré,
les cités dans les étoiles, les grands chevaliers Jedi ? Nous
sommes vendredi et nous nous en sommes détournés
croyant que modernité rime avec infidélité. La plante sans
racine meurt, et l’homme ? La rose de l’amour se souvient
qu’elle fut ronce et dans ce ciel gris s’arme d’épines contre
elle même. L’oubli ce doux compagnon qui nous fait
perdre notre bonheur en croyant le gagner. Insatiable chef
d’orchestre qui dans le silence compose les plus belles
mélodies son ombre disparaît jusque dans mon souvenir.
Les peut être nous tuent. Notre médiocrité qui passe entre
nos doigts ne peut que nous faire croire un instant en ses
funestes desseins. Pourtant le tic-tac infernal de ces
horloges robotisées qui dans le silence décomptent
sournoisement les heures n’en finissent pas de trotter dans
nos têtes. Finis les compas qui abhorrent les heures et
dessinent de leurs immenses jambes des courbes sur la
Terre. L’age raccourcit tout, la mémoire, la taille et les
idées. Pourtant au fond tout grogne comme au premier
jour, comme au premier rendez vous tout palpite de cette
attente exaspérée, de cette envie émoussée.